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Équipe nationale féminine : Vanessa Riopel a l'habitude de surmonter les obstacles!

MIYAZAKI, Japon – Vanessa Riopel veut qu’on lui donne la balle quand la pression est forte! 

La Québécoise peut être appelée au monticule de l’équipe nationale féminine du Canada à tout moment. Mais celle qui lance de la droite exprime mieux son talent et réalise son plein potentiel quand elle est mandée sur la butte dans des situations où les enjeux sont les plus élevés! Et avec le tournoi de la Coupe du monde de baseball féminin, une compétition disputée sous l’égide de la Fédération internationale de baseball (IBAF), qui prend son envol lundi, la jeune fille sera servie à souhait. Elle aura alors, encore une fois, la chance de se mesurer aux meilleures joueuses de balle au monde!

« Je pense moins quand je suis vraiment stressée », lance Vanessa Riopel. « Quand j’ai beaucoup de pression, c’est là que je suis à mon meilleur. J’ai lancé contre les équipes des États-Unis et du Japon, alors que la pression était à son plus haut niveau, et j’ai bien fait. Au fil des ans, j’ai réalisé que lorsque je grimpais sur le monticule dans une situation sans pression, je ne lançais pas aussi bien. Je performe mieux sous la pression et je pense que ce sera mon rôle dans cette équipe. » 

Membre de l’équipe nationale féminine au cours des sept dernières années, la jeune fille de 24 ans a continuellement progressé au cours de cette période pour devenir aujourd’hui un des piliers de la rotation des lanceurs de la formation canadienne.

« Elle est une virtuose! », s’extasie le gérant de l’équipe André Lachance. « Elle peut lancer contre n’importe quelle équipe. J’ai une totale confiance en elle lorsqu’elle s’amène sur le monticule, et ce, contre n’importe qui… et c’est certain que nous lui donnerons encore la balle dans les moments cruciaux pour nous. » 

Et mademoiselle Riopel en rajoute : « Je tiens à lancer contre les États-Unis et contre le Japon, car ce sont les meilleures équipes au monde. Deux formations qui m’offrent des défis totalement différents : les Japonaises sont meilleures défensivement et au bâton elle utilise fréquemment l’amorti, tandis que les Américaines sont plus puissantes, mais j’aime les affronter autant les unes que les autres. »

Vanessa a beaucoup travaillé, autant sur le terrain que hors de celui-ci, pour se préparer à cette suprême compétition. Et avec le premier « play ball » qui va retentir sous peu, elle est encore plus impatiente de se retrouver au centre du losange! 

 « Je suis prête à 100 %, je suis tellement excitée », s’exclame-t-elle. « J’ai beaucoup travaillé durant la saison morte, je n’ai ménagé aucun effort. Cet été, j’ai lancé au sein d’une équipe masculine de haut niveau pour être certaine d’être prête. Physiquement, ils étaient plus forts que moi et malgré cela j’ai beaucoup lancé. Alors, je pense que l’expérience a été très bonne pour moi. » 

Évolué dans un circuit de baseball où elle était la seule femme a vraiment aidé Riopel à peaufiner son jeu pour le tournoi de la Coupe du monde. La qualité de ses adversaires l’a obligé à se surpasser, notamment dans des circonstances tendues, des situations qui pourraient fort bien se multiplier pour elle à Miyazaki. 

« J’essaie de maintenir la même routine, quelle que soit l’équipe avec laquelle j’évolue », explique la jeune lanceure. « Et je souhaite faire la même chose, ici, à la Coupe du monde. Je me suis préparé à cela. Quand j’affronte des hommes, c’est plus stressant, car ils sont très habiles et surtout très puissants. Ces situations m’ont permis de m’habituer à contrôler mon stress, donc ici je suis plus prête que jamais à affronter cette pression. Je lance très bien quand je suis stressée, alors j’ai hâte qu’on me donne la balle dans de telles circonstances. »

Lorsqu’elle se retrouve au monticule de l’équipe nationale féminine, l’athlète originaire de Repentigny au Québec est pratiquement toujours en pays de connaissance! En effet, elle peut compter sur une compatriote comme principale partenaire, car l’autre québécoise de l’équipe, Stéphanie Savoie (La Pocatière, QC), agit comme receveur et c’est donc elle qui prend place le plus souvent derrière le marbre de l’équipe féminine canadienne. Les deux jeunes filles se connaissent très bien, évoluant ensemble au Québec depuis tout près d’une décennie!
 
« Au Québec, nous jouons ensemble depuis 2005 », souligne la blonde jeune fille. « C’est super plaisant de travailler avec elle. Nous avons une très bonne relation de sorte qu’elle contribue à ce que je me sente en sécurité. Elle me comprend sans que nous ayons besoin de nous parler, elle connaît tout mon arsenal de tirs, elle sait ce que je ressens et elle a toujours le bon mot, autant quand j’éprouve des difficultés que quand je suis à mon meilleur! » 

Et ce qui ne nuit pas non plus, les deux jeunes femmes peuvent échanger dans leur langue maternelle, le français. Mais, les deux athlètes francophones s’adressent tout de même en anglais à leurs autres coéquipières. 

Lorsqu’elle s’est jointe à l’équipe en 2007, Vanessa ne parlait pratiquement pas anglais, aujourd’hui, elle converse avec toutes les autres filles sans aucune difficulté.

« Avant d’être avec l’équipe nationale, mon anglais était rudimentaire! », avoue la Québécoise qui se débrouillait quand même. 

« Puis, je suis allé jouer au baseball en Australie pendant huit mois. Durant les deux premiers mois, ç’a été l’enfer. J’en pleurais tellement c’était difficile. Je ne pouvais parler à personne. J’ai dû tout réapprendre. Les Australiens ne parlent pas le même anglais qu’au Canada. Après trois mois, j’ai commencé à me débrouiller pas mal mieux. »

« Étant donné que je vis dans un milieu pratiquement unilingue français, je dois trouver des moyens pour pratiquer mon anglais. J’essaie de regarder beaucoup de films en anglais pour “ne pas perdre la main”, de préciser notre baseballeuse. »

Vanessa Riopel est habituée à surmonter les obstacles, et d’ajouter l’acquisition d’une langue seconde n’est pas son plus haut fait d’armes! Née avec une anomalie au pied, la jeune fille aurait pu se qualifier pour participer aux Jeux paralympiques, mais elle se retrouve plutôt à affronter les meilleures baseballeuses de la planète à la Coupe du monde de baseball féminin, et ce, en raison de sa détermination et de son talent. 

« Ils ont dû me casser le pied à plusieurs endroits et le remodeler », lance Vanessa en parlant de son pied gauche. « La première année, il brisait mon plâtre chaque dimanche, pour retravailler mes os du pied. Puis, après une année de ce traitement, ils ont réalisé que ce n’était pas concluant! Ils ont alors tout recommencé du haut du pied jusqu’au bout de tous mes orteils lors d’une intervention chirurgicale! Durant ma première année de vie, mon pied n’a pas grandi, étant toujours dans le plâtre. »

Évidemment, la jeune femme ne se souvient pas de tout ce qu’elle a dû endurer alors qu’elle traversait ses années de petite enfance, mais par la suite son pied gauche a considérablement nui à ses activités physiques, entre autres raisons parce que celui-ci devant être chaussé d’un soulier de deux pointures plus petites que son pied droit et qu’il n’avait pas la même force que ce dernier! 

« J’étais âgé d’un an, donc je ne me souviens pas vraiment de la douleur que j’ai dû ressentir », de confier la jeune femme. « C’était certainement plus douloureux pour mes parents. Ma mère pleurait beaucoup à me voir souffrir, m’a-t-on dit. Aujourd’hui, je me suis adapté à mon pied, et ce, même si je n’ai pas autant de force dans mon pied gauche que dans mon droit. Je ne peux pas sauter et il n’a pratiquement pas de flexibilité. »

L’artilleuse droitière n’est pas incommodée par cette situation lorsqu’elle est au sommet du monticule. Toutefois, son pied gauche se fatigue plus rapidement et souvent, après une longue présence sur la butte, des douleurs la dérangent au cours de la nuit qui suit. 

« Si je cours beaucoup, je ressens de la fatigue dans mon pied gauche », fait remarquer celle qui comme lanceur doit courir beaucoup dans le cadre de son entraînement. « C’est certain que d’avoir à chausser des souliers à crampons, ce n’est pas l’idéal! Souvent quand nous avons une longue journée sur le terrain, au cours de la nuit qui suit, je souffre et c’est pénible... J’ai essayé de le rendre plus fort, mais rien n’y fait. J’ai aussi tenté de le rendre plus flexible, mais rien n’a changé. »

Vanessa Riopel est une jeune femme impressionnante. Son attitude et son éthique de travail sont quelques-uns des nombreuses qualités qui ont impressionné André Lachance lors de sa première rencontre avec la jeune lanceure. 

« Je suis vraiment fier d’elle », admet André Lachance. « Non seulement en raison du handicap qu’elle a vaincu pour se hisser au sommet de son art, mais surtout parce qu’elle a fait preuve d’une grande détermination. »

« En 2008, elle n’a pas fait l’équipe quand nous sommes venues ici, au Japon, pour la première fois. Lorsque je lui ai annoncé qu’elle était retranchée de l’équipe, je lui ai dit : “Tu peux décider d’abandonner en disant tu n’es pas assez bonne pour jouer avec cette équipe ou tu peux continuer en tentant de t’améliorer!” Elle a opté pour la seconde possibilité et elle est allée jouer tout un hiver en Australie, cela s’appelle de la détermination. »

« Lorsqu’elle est revenue de l’autre bout du monde, elle était plus forte et elle a fait l’équipe. Depuis elle est avec nous. Elle a appris d’un échec. C’est souvent le discours que nous tenons aux jeunes filles de l’équipe. L’échec est souvent une occasion de s’améliorer. Cela fait partie de notre travail, en tant qu’entraîneur, non seulement nous devons leur enseigner les techniques du baseball, mais il est aussi important que nous enseignons la combativité pour traverser les épreuves de la vie. Nous leur enseignons à puiser dans leurs expériences de baseball des leçons de vie.

 


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