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Ella Matteucci – Article du mois de la fierté

Par Melissa Verge

Dans la petite ville où Ella Matteucci a grandi, les ennuis étaient faciles à trouver, mais le sport l'a aidée à les éviter.

À Fruitvale, en Colombie-Britannique, une balle, un terrain de baseball, des coéquipiers et des amis ont été essentiels pour éloigner Ella Matteucci de la scène de fête de la petite ville dont elle faisait partie depuis son plus jeune âge. En entrant dans le rectangle du frappeur, les yeux rivés sur le lanceur, la jeune et talentueuse joueuse de baseball était loin de l'alcool et de la fête. Elle ne pouvait pas se concentrer là-dessus quand son seul objectif était le prochain lancer.

« Je pense que le sport m'a permis de sortir de cette situation, dit-elle aujourd’hui. Le baseball en été m'occupait, me permettait d'être entourée de gens qui avaient le même état d'esprit que moi et m'empêchait d'être un peu délinquante. »

Des années plus tard, alors que Matteucci poursuivait ses études et jouait au hockey aux États-Unis, le sport l'a de nouveau aidée, cette fois en lui permettant de se sentir à l'aise pour exprimer une partie de son identité au monde entier.

Ayant grandi dans un village d'un peu moins de 2 000 habitants, on ne voyait pas de filles se tenir la main dans les corridors de leur polyvalente, dit-elle. La communauté LGBTQ+ visible était faible, voire inexistante. On sortait avec des garçons, on se mariait à 20 ans, on avait des enfants à 23 ans, et c'était tout. Ce n'est que lorsqu'elle est allée à l'Université Clarkson, à New York, pour continuer ses études et le hockey qu'elle s'est retrouvée avec des gens qui partageaient les mêmes idées et qui étaient ouverts à l'idée de partager leurs expériences et leurs identités.

Cela l'a aidée à se sentir suffisamment à l'aise pour partager la sienne avec le monde en tant qu'athlète bi-sexuelle de 20 ans. Ce fut un moment de libération pour la jeune femme qui, jusqu'alors, avait caché cette partie d'elle-même.

« C'est certainement un poids qui vous est enlevé des épaules parce que vous vous découvrez, a déclaré la jeune femme, aujourd'hui âgée de 29 ans. Je pense que dans la vie en général, nous essayons tous de savoir qui nous sommes et je pense que lorsque j'ai enfin compris cela, cela a été un grand moment de ‘’hey, voilà qui je suis’'. Vous pouvez aimer qui vous voulez, parce que pourquoi pas? »

Aujourd'hui, elle est une joueuse aguerrie de l'équipe nationale féminine et, grâce à son expérience à Clarkson, elle sait maintenant à quel point il est important d'entendre d'autres personnes partager leurs histoires de vie et d'amour. Elle fait partie du programme national depuis plus de dix ans et a participé à trois Coupes du monde et aux Jeux panaméricains de 2015. Le hockey a également occupé une grande place dans sa vie, en tant que joueuse de l'équipe Sonnett de l'Association des joueuses de hockey professionnel. Fruitvale, sa ville natale, a même donné son nom à un terrain de baseball où elle a grandi, un véritable hommage à son succès et à sa contribution au sport.

Elle est toujours disponible pour discuter avec ses coéquipières, en particulier les plus jeunes. Si elles se sentent suffisamment à l'aise pour lui en parler, elle est là pour elles, non seulement en tant que joueuse à surveiller sur le terrain, mais aussi en tant que modèle qui est là pour elles en dehors du terrain. 

« Je pense que je suis un peu la fille de l'équipe qui est du genre ’'ma porte est toujours ouverte’', dit-elle. Je sais que nous le voyons tous les jours, surtout parce que je suis l'une des joueuses les plus âgées d'Équipe Canada et que dans le monde du hockey aussi, on voit des jeunes qui se débrouillent et on se dit que c'est génial. »

Cette saison, elle prend une courte pause de son poste au sein de l'équipe nationale féminine pour entamer une nouvelle carrière au sein du service des pompiers de Burnaby. On ne peut pas se blesser la première année, dit-elle, et elle essaie d'éliminer ce risque. Elle est cependant loin de raccrocher son gant pour de bon. Une fois que la première année intensive de réponse aux appels médicaux, aux incendies et aux alarmes sera terminée, ainsi que la formation entre les deux, elle sera de retour sur le losange où elle a trouvé le plaisir de jouer pour la première fois, à Fruitvale. C'est un appel qu'elle ne peut ignorer, même après 12 ans d'intervention.

« Je sais que cela peut paraître très cliché, mais le fait de pouvoir venir au parc, où il fait généralement beau, et de s'asseoir, de parler baseball, de travailler sur les choses que l'on veut faire avec tous ses meilleurs amis, il n'y a rien de mieux ».

Une communication ouverte et l'acceptation des différences sont des éléments importants pour soutenir les athlètes dans tous les sports. Les entraîneurs doivent également prendre le temps d'écouter leurs joueurs et de participer à la discussion. Ils peuvent ainsi mieux comprendre ce que ressentent leurs joueurs.

Mme Matteucci n'a pas prévu de célébrer le Mois de la fierté cette année, car elle vit dans une nouvelle ville, mais son frère et son petit ami viendront lui rendre visite la semaine prochaine. 

« C'est peut-être comme ça que je le célébrerai, en passant du temps avec eux et en étant reconnaissante d'être au Canada, où l'on peut être qui l'on est en toute sécurité », a-t-elle déclaré. 

Célébrer les identités uniques et les différences de chacun – « à mon avis, cela devrait être célébré à tout moment », a-t-elle conclu.


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