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30 ans plus tard : la chimie a été la clé de la victoire du Canada aux championnats du monde de 1991

Le 4 août 1991, au stade Westbran de Brandon (Manitoba), 18 adolescents ont fait quelque chose qu'aucune équipe canadienne de baseball n'avait fait jusqu'alors et qu'aucune équipe canadienne de baseball n'a réussi à répéter depuis, soit remporter un championnat du monde de baseball. Une victoire 5-2 sur Taipei chinois dans le match pour la médaille d'or des Championnats du monde de baseball junior (maintenant connu sous le nom de Coupe du monde de baseball WBSC U18) a semé l’hystérie parmi les 5000 amateurs rassemblés lorsque le lanceur Jason Birmingham a saisi un roulant au monticule et a effectué le relais au joueur de premier but Troy Croft pour le dernier retrait du match.

Pendant ces dix jours de compétition, l'équipe canadienne s’est rapidement réunie en tant que groupe, a gagné le cœur des amateurs locaux en mettant toute leur énergie à gagner des matchs de baseball jusqu’à la victoire dramatique pour la médaille d'or.

Certains joueurs ont poursuivi leur carrière dans le baseball professionnel, notamment Jason Dickson, qui a joué au match des étoiles de la MLB en 1997 et qui est l'actuel président et chef de la direction de Baseball Canada, ainsi que Stubby Clapp, qui a aussi atteint les Ligues majeures. D'autres ont également représenté le Canada à diverses compétitions internationales, dont les Jeux olympiques, tandis que d'autres ont terminé leur carrière au niveau collégial.

Peu importe où ils se sont retrouvés, l'équipe nationale masculine junior de 1991, dirigée par l'entraîneur-chef John Haar, était au sommet du monde du baseball international ce jour-là et restera à jamais dans les mémoires en tant que champions du monde.

Haar a pris le temps de réfléchir à cette époque d’il y a 30 ans où, avec l'entraîneur des lanceurs Gary Picone et les entraîneurs Tony Flood et Gord Leduchowski, flanqué du directeur Earl Bedard, il a emmené ces adolescents dans cette course incroyable.

Avant d’aller épier les joueurs au championnat National Select à Regina cet été-là, où 30 joueurs avaient été choisis pour participer à un camp d'essai pour l’équipe Canada, l'un des premiers mandats de Haar était d’engager son entraîneur des lanceurs pour diriger le talentueux groupe de jeunes lanceurs du Canada.

Il avait une personne en tête, Gary Picone.

« Gary était un excellent gars pour les lanceurs, a expliqué Haar. Il a bien géré le tempérament des jeunes hommes, gardant toujours les lanceurs calmes et allant dans la bonne direction.

« Il était un excellent ajout au personnel d'entraîneurs. »

Avec seulement 18 places disponibles et 30 joueurs au camp, la bataille pour les places était féroce. Les joueurs ont été mis au défi de montrer leurs talents aux entraîneurs dans un court laps de temps.

Avec les dernières décisions à prendre, Haar dit qu'un souvenir lui revient plus que les autres et que le choix de ce dernier joueur lui a été profitable en bout de ligne.

« Jason Dickson était un joueur que nous aimions vraiment, a déclaré Haar. Il pouvait vraiment bien lancer et jouer au champ extérieur, mais il n'a pas très bien fait lors du camp. Il était assez bas dans ma liste en ce qui concerne les sélections. »

Avec un seul match inter-équipes à jouer avant de finaliser la formation, c'est Dickson lui-même qui a approché Haar avec une demande. Le futur joueur des Majeures et du match des étoiles cherchait désespérément une chance de plus de montrer qu’il pouvait faire partie du groupe des 18 joueurs.

« Jason est venu me voir et m'a dit : "Je sais que je n'ai pas très bien fait ici, mais je pense que je suis meilleur que ce que j'ai montré", a expliqué Haar. "Si vous pouviez me faire lancer demain, j'apprécierais vraiment cela" ».

Haar a rencontré Picone et les deux hommes ont accepté de laisser Dickson lancer une manche l'après-midi suivant. Dickson a répondu avec une sortie exceptionnelle et a obtenu la dernière place dans l'équipe. Personne ne le savait à l'époque, mais le droitier du Nouveau-Brunswick jouerait un rôle important dans une victoire clé d'Équipe Canada plus tard dans le tournoi.

Avant le tournoi, tout le monde n’en avait que pour le lanceur de puissance Kenny Henderson, des États-Unis, et pour la future grande vedette internationale du baseball, Pedro Luis Lazo de Cuba. L’équipe de Taipei chinois était établie comme favoris du tournoi.

Le Canada a débuté le tournoi avec une victoire sur les Pays-Bas, répliquant du même coup à une défaite lors d’un match préparatoire. Le seul joueur québécois de l'équipe, Daniel Brabant, a lancé un match de trois coups sûrs et a réussi sept retraits au bâton.

« Brabant ne parlait pas beaucoup anglais et nous voulions qu'il se sente comme un atout important dans l'équipe, alors nous lui avons donné un surnom de "The Bull", a expliqué Haar. Il était un taureau sur le monticule et parlait avec son bras. »

Le Canada a ensuite obtenu une victoire difficile de 9-7 contre l’Australie, Jason Birmingham remportant la victoire et Todd Betts cognant trois coups sûrs en cinq présences.

« Soudain, après quelques jours, nous étions reconnus dans toute la ville, a ajouté Haar, qui a vu l'attention autour de l'équipe grandir au fur et à mesure que l'événement se déroulait. Je pense que les gens ont réalisé tout au long du tournoi que notre équipe pouvait jouer. »

Le Canada a subi un revers de 3-2 contre Cuba en dix manches pour sa première défaite du tournoi lors de son troisième match avant de remporter des victoires contre le Brésil, le Mexique et l'Italie. Tout était alors en place pour une affrontement contre les États-Unis (5-1 à ce moment dans le tournoi) et le lanceur de puissance Kenny Henderson. Ce dernier avait fait 19 victimes au bâton contre Taipei chinois en levée de rideau.

« C'était le match du tournoi, a noté Haar. Notre joueur clé pour ce match a été Jason Dickson. »

Joe Young, un lanceur prometteur de Fort McMuray (Alberta), qui a ensuite été un choix de troisième ronde des Blue Jays de Toronto lors du repêchage de la MLB de 1993, était le lanceur partant contre les États-Unis, mais n'avait pas ses meilleurs atouts.

« Il n'arrivait tout simplement pas à garder son sang-froid (contre les États-Unis), a expliqué Haar. L’entraîneur des lanceurs Picone s'est tourné vers moi et m'a dit : "que voulez-vous faire? " et j'ai dit "Jason Dickson, allons-y. " »

Dickson et Picone se sont précipités vers l'enclos pour se préparer à entrer dans le match, avec le Canada tirant de l’arrière 4-0. Il a finalement lancé cinq matchs et deux tiers, n’accordant qu'un seul point.

« Il était absolument spectaculaire. Il a fermé la porte et nous a donné une chance de revenir de l’arrière et de gagner le match.

« À ce jour, c'est la meilleure sortie d’un releveur que j’ai vu. »

Le Canada est arrivé à frapper Henderson et c'est le receveur Blaise Laveay qui a frappé un circuit de deux points en sixième pour donner au Canada une avance de 5-4 avant que Betts ne frappe à son tour une longue balle de trois points en huitième. Le Canada a finalement gagné 10-6.

« C'était un match tellement important et pouvoir gagner comme nous l'avons fait, cela n'a fait qu'augmenter le niveau de confiance dans notre équipe, et nous savions que nous pouvions gagner le tournoi à partir de là. »

Avec une fiche de six victoires et une seule défaite, le Canada a gagné facilement contre le Nigeria pour remporter leur septième victoire et, grâce à une surprenante victoire de l'Australie contre Cuba, a réussi à se tailler une place pour le match pour la médaille d'or.

Avec le dernier match du tournoi à la ronde opposant le Canada à Taipei chinois et le Canada déjà dans assurer d’une place en finale, Taipei a gagné 9-7 et s’est assuré une place en ronde éliminatoires. Si Taipei avait perdu, le Canada aurait affronté les États-Unis pour l'or.

« Nous savions que nous pouvions rivaliser avec Taipei, nous n'étions pas déclassés, a déclaré Haar. Si nous jouons assez bien, nous pourrions les battre. »

Au moment où le Canada s'est assuré d’une place en grande finale, le bruit s’est répandu dans tout le pays et l'intérêt a pris de l’ampleur.

« CBC (Radio-Canada) a fait de son mieux pour essayer de diffuser le match à la télévision nationale, mais a manqué de temps. C'est donc dommage, il n'y a pas eu de diffusion télévisée.

« Évidemment, ils ne pensaient pas que nous allions être en finale », a ri Haar.

Daniel « The Bull » Brabant était le lanceur partant du Canada et il a été à la hauteur de son surnom pendant cinq manches et deux tiers avant d'être contraint de quitter le match en raison d'une blessure.

Tirant de l’arrière 2-0 en sixième, le Canada a réussi à prendre les devants en inscrivant trois points, d’abord deux grâce à un double de Betts et un autre sur le simple de Kevin Collins.

Troy Croft de Terre-Neuve a frappé un puissant circuit de deux points en huitième pour donner une avance de 5-2 au Canada, une avance nettement suffisante pour permettre à Birmingham, qui était venu en relève à Brabant, de mettre fin aux espoirs de Taipei chinois et assurer la victoire.

« (Jason) n'a jamais montré de nervosité, il avait un travail à faire et il a lancé un chef-d'œuvre », a déclaré Haar à propos de la performance de Birmingham en relève.

Lorsque Birmingham a effectué le dernier retrait, enregistré 1-3 par le marqueur officiel, vous auriez pensé qu'il y avait 50 000 fans au match tellement c'était bruyant.

« Ô Canada » ont beuglé les joueurs et les partisans, comme le veut la tradition de joueur l'hymne nationale de l'équipe gagnante.

« C’est la version la plus forte de Ô Canada que j’aie jamais entendue. C'était formidable », a déclaré Haar.

« Les joueurs ont fait un tour complet du champ extérieur en courant; c'était génial de voir qu'ils étaient si excités. »

Avec peu de temps pour comprendre ce qu'ils venaient d'accomplir, célébrer et réaliser que les joueurs et le personnel devaient retourner chacun chez eux dès le lendemain, Haar et ses entraîneurs ont pris le temps de s'adresser au groupe.

« Après le match, nous avons parlé aux jeunes de l'importance de cette victoire. Il s'agissait d'une victoire au championnat d'aptitudes à la vie. L’esprit d'équipe, l’effort de groupe. Nous avons formé une équipe et pendant une période de dix matchs, ils sont vraiment tombés amoureux l'un de l'autre. C'était tellement impressionnant et en tant qu'entraîneur, vous vous contentez de prendre du recul et de regarder. »

Cette chimie à laquelle Haar fait référence a commencé dès le premier jour où l'équipe était ensemble et a été un élément crucial du succès ultérieur.

« Notre groupe de joueurs, même si nous avons dû les réunir sur une courte période de temps, nous avons utilisé chaque instant de chaque journée pour les réunir en tant que groupe, a-t-il déclaré. L'élément clé que nous avons essayé de leur faire comprendre est que nous devons travailler dur ici, travailler fort avec vos coéquipiers et faire de notre mieux pour que nous nous améliorions tous ensemble.

« Ce n'est pas une compétition pour voir qui joue au deuxième but ou au receveur, nous avons 18 joueurs et nous sommes tous importants pour le succès ou l'échec de cette équipe.

"Les jeunes sont devenus un groupe si soudé en si peu de temps, je n'ai jamais rien vu de tel, a-t-il poursuivi. Il n'y avait pas de joueurs assis seuls pendant les repas dans les dortoirs du campus de l'Université de Brandon. C'était 18 joueurs ensemble à tout moment, une famille.

« Si vous avez le désir de réussir, vous pouvez faire des choses magiques, et nous l'avons fait !

« L'effort de ces jeunes hommes et le résultat final m'ont laissé sans voix. Même 30 ans plus tard, je suis à nouveau sans voix. »

L'équipe nationale junior du Canada de 1991 a été intronisée au Temple de la renommée du baseball canadien en 1992.


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